Commencez par mettre par écrit toutes vos idées, telles qu’elles vous viennent, sans chercher à établir un lien entre elles : des personnages, des décors, un début d’histoire, un système de magie, des menus, etc. Prenez une feuille vierge pour chacune d’elle et essayez d’être le plus précis possible, de définir clairement chaque idée. Soyez spontané et faite confiance à vos impressions, n’essayez pas de construire quelque chose en particulier.

Une fois la quantité d’idées jugées suffisante, après plusieurs semaines de travail, une fois que tous les ingrédients semblent réunis, vous pouvez commencer à les arranger entres eux : Quel serait le rôle de ce personnage dans l’histoire ? A quel moment cette scène pourrait-elle avoir lieu ? Cet endroit peut-il servir de terrain d’aventures ? Vous devez affiner vos idées et les harmoniser entre elles, ce qui implique de faire des sacrifices : certains personnages ne colleront pas à l’histoire, des lieux devront être modifiés et des scènes supprimées. On ne peut pas tout mettre dans un même plat, il faut garder certains ingrédients et en supprimer d’autres pour obtenir une saveur agréable.

Concertez-vous tout simplement. Echangez vos points de vue, mettez-vous d’accord sur chaque aspect du projet, sans oublier que c’est vous, ou votre délégué, qui définira le fil conducteur et fera les choix définitifs. Il faudra trancher sur les idées mais de la manière la plus juste possible. Dans les domaines de la conception graphique et musicale, vous pouvez, par exemple, laisser un peu de temps aux dessinateurs et aux musiciens pour essayer leurs propres idées et leur permettre d’exprimer leur originalité. Appelée « art conceptuel », cette méthode est très employée dans le domaine des jeux vidéo et du dessin-animé. Elle permet d’avoir un éventail de concepts et de piocher parmi les plus intéressants. Regardez les « making of » de films d’animation comme « Blanche-neige et les Sept Nains », « Akira » ou de jeux vidéo comme « Silent Hill 2 » ou « FF-X » qui sont vraiment très instructifs sur le processus créatif.

Vous devriez normalement dégager une première ébauche de votre futur RPG : une sorte de feuille de recette ou de plan d’exécution. Attention, cette phase doit prendre un certain temps, on ne se lance jamais dans la phase de développement en quelques jours, les idées doivent mûrir. Imaginez seulement que l’auteur du Seigneur des Anneaux, J.R.R Tolkien, a passé une quinzaine d’années à préparer son œuvre en voyageant et en récoltant des récits fantastiques dans plusieurs pays. Féru de philologie, la science de l’histoire des langues, il a créé plus de 8 langues construites (ou imaginaires) dont celle des Elfes, des Nains et des Orcs, ainsi qu’un univers fantastique aux proportions épiques : le monde d’Arda, et les Terres du Milieu en particulier. Même le plus petit projet se doit donc d’être bien préparé (construisez une maison sans plans, ni calculs, elle s’écroulera à coup sûr !). Vous aurez certainement à revenir modifier cette ébauche régulièrement, pour faire de petits réglages, adapter des idées nouvelles afin obtenir un mélange clair et homogène.

De nos jours, on utilise Internet pour mille et une chose, et de nombreux créateurs pensent que la formation d’une équipe de RPG-Making et le suivi d’un projet sont plus faciles grâce à lui. Le développement à distance est à prendre avec des pincettes, car il est beaucoup plus difficile d’échanger des idées et de partager son travail : il faut constamment se connecter, envoyer ses travaux, etc. Ce n’est pas facile à gérer en tant que chef de projet et offre parfois de bonne excuses à certains pour ne pas rendre leur travail à temps.

Dans la mesure du possible, essayez d’organiser cela en local, dans votre département, afin que les membres puissent se rencontrer régulièrement et travailler de manière efficace. Le fait d’être éloignés ajoute une contrainte supplémentaire au niveau de l’organisation et du temps de production. En fonction de l’envergure du projet, il est possible de créer un petit club ou une association loi 1901 pour lui donner une dimension plus concrète.

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