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Que diriez-vous d'un peu de couleurs pour ce mois d'octobre ? Découvrez avec nous l'OST de Ni no Kuni, le RPG fantastique concocté par Level-5 et le Studio Ghibli ! Non content de bénéficier du design typique des films d'animation, sa bande-son a également été entièrement créée par le célèbre compositeur attitré : Joe Hisaishi.
Avec Toru Takemitsu et Ryuichi Sakamoto, Joe Hisaishi, un pseudonyme phonétiquement proche de Quincy Jones en japonais, choisi spécialement en hommage à ce musicien, est l’un des compositeurs japonais les plus connus, bien au-delà de la sphère du jeu vidéo et même du dessin animé et du cinéma. De son vrai nom Mamoru Fujisawa, il est né en 1950 à Nagano, et compose dès 1974 des musiques pour des dessins animés, tels que Juliette, je t’aime ou Ring ni Kakero. Comme beaucoup de compositeurs japonais, il reste très influencé par la musique française, mais aussi par la culture populaire occidentale de son époque. Il s’intéresse par ailleurs tout aussi bien au minimalisme américain qu’à la musique traditionnelle de son pays. Bien qu’ayant débuté par le violon, il est surtout pianiste, chef d’orchestre, mais également écrivain et metteur en scène. Joe Hisaishi signe en 1984, son premier coup de maître avec la bande-son de Nausicaä de la vallée du vent, un film de Hayao Miyazaki. Un duo qui ne cessera d’enchaîner les chefs-d’œuvre au cours des années, avec le succès que l’on connait pour les films du Studio Ghibli. Ses collaborations le mèneront à travailler avec Takeshi Kitano ou avec Olivier Dahan pour son film Le Petit Poucet. Il composera même une musique pour le film de Buster Keaton, Le Mecano de la « General ». Aujourd’hui, il dirige le World Dream Orchestra, qui interprète, en plus de ses propres compositions, des musiques contemporaines et des musiques de films français, italiens et américains. Il mène également une carrière solo, avec de nombreux albums symphoniques ou pour piano seul. Côté jeux vidéo, son CV est cependant moins fourni, puisqu’avant son travail sur Ni no Kuni, on trouvera seulement quelques musiques créées pour ZOIDS et Tengai Makyo II: Manjimaru. Il faut également préciser que Joe Hisaishi signera bien sûr la bande-son du second épisode de Ni no Kuni.
Petite précision concernant la 12ème piste de cette sélection, « Le Manège de la Vie » : si la chanson introductive a bien été arrangée par Joe Hisaishi, elle a été composée par Youmi Kimura.
Entièrement interprétée par un orchestre symphonique, la bande-son de Ni no Kuni se présente sur 2 CD bien distincts. Le premier représente en fait l’OST de la version DS (21 pistes), tandis que le second contient les ajouts réalisés pour la mouture PS3 du titre (12 pistes). On reconnaît d’emblée le style et l’ambiance si particuliers, propres aux musiques de Joe Hisaishi. Avec la toute première, Ni no Kuni : Dominion of the Dark Djinn - Main Theme, le compositeur nous présente en fait le thème principal du jeu. Avec ses élans d’héroïsme et une partie plus calme, c’est une musique d’ouverture parfaite, tandis que la piste suivante, One Fine Morning, marque bien le début d’une aventure. Des harmonies pleines et chatoyantes, on en retrouvera d’ailleurs tout au long de cette OST, dans bien des musiques (In Loving Memory of Allie, Magic with Oomph ou bien sûr la version PS3 de l’écran-titre, Ni no Kuni : Wrath of the White Witch - Main Theme). A l’instar de ce qu’on peut trouver dans les films du Studio Ghibli, certaines musiques suivent une action bien spécifique, et racontent véritablement une histoire. C’est par exemple le cas de The Accident, où l’événement tragique est précédé d’une introduction particulièrement angoissante. Comme toute médaille a son revers, ces musiques, aussi belles soient-elles, ne sont en fait utilisées qu’une seule fois dans le jeu, ce qui posera des problèmes comme nous le verrons plus tard. Première musique de caractère, si on peut dire, le thème de Lumi (Drippy en anglais) représente à merveille ce personnage : son côté espiègle et féérique à la fois, sans vraiment se prendre trop au sérieux. On retrouvera bien sûr ce sympathique thème dans le village des fées, The Fairyground. Autre musique sublime qui ne manquera pas de retenir l’attention des joueurs, c’est le sublime thème de la carte du monde, sobrement intitulé World Map, et qui n’est autre qu’une version instrumentale de la chanson thème du jeu : Kokoro no Kakera. Une version remarquable, tout autant par l’aspect mélodique que par les nombreuses variations d’orchestration qu’elle propose. Avec Ding Dong Dell -The Cat King's Castle- et Al Mamoon -Court of the Cowlipha-, nous entrons dans les rares musiques de villes que propose la bande-son. Le caractère populaire et entraînant de la première vient presque s’opposer au mystère quelque peu inquiétant de la seconde. D’autres pistes, très peu utilisées dans le jeu, se chargent de donner une ambiance, plus que de suivre un véritable thème (The Horror of Manna, Unrest). La bande-son propose aussi des musiques magiques, telles que Miracle -Reunion- et surtout la chanson-thème du jeu Kokoro no Kakera, qui existe d’ailleurs en version japonaise et anglaise. Joe Hisaishi se trompe rarement dans ce genre, et cette chanson ne fait pas exception pour nous donner un moment de pur bonheur. En revanche, on trouve un nombre assez important de musiques (Imperial March, Crisis, Tension ou encore Shadar, the Dark Djinn, et bien d’autres encore...) qui mettent un peu plus en lumière le problème majeur de cette OST : beaucoup de musiques ne sont que rarement utilisées dans le jeu, ce qui a pour résultat qu’on entend très souvent les mêmes. Bien qu’elles soient pour la plupart très belles, l’effet de redondance est assez important pour un jeu possédant une durée de vie aussi conséquente. Cela se vérifie encore plus avec Battle, l’unique thème de combat du jeu. En effet, Battle II, est en réalité exactement la même musique, légèrement plus rapide. Mais elle n’est vraiment pas exceptionnelle en soi, et manque globalement d’entrain, ce qui peut vite devenir insupportable lorsque les combats s’enchaînent. Heureusement les affrontements les plus importants, contre les boss, bénéficient d’un meilleur traitement. On pourra citer par exemple The Showdown with Shadar et The Final Battle Against the White Witch. Même constat avec les musiques créées pour les donjons, trop peu nombreuses. On pourra notamment regretter que Labyrinth, avec son aura pleine de mystère et d’angoisse, serve à la fois pour la première forêt… et le donjon de fin. A ceci vient s’ajouter le fait qu’une même musique possède souvent plusieurs versions, comme le thème principal qui revient légèrement remanié avec The Lead-Up to the Decisive Battle. Finalement, sur les 33 pistes que compte l’OST, le jeu n’utilise vraiment qu’une petite dizaine d’entre elles de manière vraiment récurrente, ce qui est dommage au regard de la qualité des musiques. Mais il ne faut pas s’y tromper, Joe Hisaishi signe malgré tout une bande-son enchanteresse, qui colle à merveille à l’univers visuel et au jeu dans son ensemble. Il fait simplement ce qu’il sait faire, à savoir la bande-son d’un film d’une heure et demie, et non d’un jeu s’étalant sur plusieurs dizaines d’heures. En dehors de ça, on ne peut pas mettre en cause la qualité de cette OST, rappelons-le entièrement interprétée par un orchestre symphonique, notamment lorsqu’on l’écoute pour elle-même.
Cela fait plusieurs années maintenant que j'ai découvert Ni no Kuni, et c'est avec grand plaisir que je redécouvre aujourd'hui sa bande-son. Cela reste l'un de mes coups de cœur de la PS3 et peut-être même toutes consoles confondues. Son ambiance, son histoire, ses personnages et ses lieux, tout dans Ni no Kuni est magique ; et la musique le retranscrit à merveille. Digne des plus grands Ghibli, on est immédiatement transporté dès l'écoute du Main Theme (Ni no Kuni : Dominion of the Dark Djinn - Main Theme). Evidemment, certaines ombres viennent ternir le tableau, mais sans jamais tomber dans la monotonie ou le cliché, comme on peut le constater avec The Accident, qui annonce la première épreuve que doit surmonter Oliver. C'est dans certaines pistes plus particulièrement que l'on se rend compte que l'on vit un Ghibli : Drippy illustre parfaitement cette sensation, à tel point que l'on pourrait facilement l'imaginer dans un des célèbres films d'animation. Joe Hisaishi, toujours fidèle à son style coloré, accompagne avec brio l'ensemble des événements du jeu sans jamais lasser le joueur. Comme dit plus haut, le seul problème que l'on constate, c'est que certaines pistes ont été utilisées trop souvent et d'autres pas assez au sein du jeu, donnant l'impression d'un manque de variété. Écoutée individuellement, cependant, la bande-son ne souffre pas de ce détail, et chacune des pistes nous fait rêver, au point qu'il est difficile de ne pas toutes les citer. À choisir, je pencherais plus pour World Map, Ding Dong Dell -The Cat King's Castle-, Blithe, et bien évidemment Kokoro no Kakera, tout simplement sublime.
Après avoir grandement apprécié le jeu sur PS3, j’avais un peu oublié de m’intéresser à la bande-son. C’est donc pour moi une bonne occasion de la redécouvrir. Je connais déjà Hisaishi grâce aux animés dont il a composé les musiques et globalement j’aime son travail. Mais bon voilà, de façon générale je trouve aussi que ses compositions sont un peu trop lisses, du moins dans le cadre d’un jeu. Du coup ici, en écoutant la musique hors contexte, je la trouve plutôt bien, mais bizarrement ce n’est pas ça que j’attends d’une musique de RPG. On était en droit d’attendre quelque chose de plus dynamique et aussi de plus différent des œuvres précédentes du compositeur. Donc, même si je trouve l’ensemble agréable, ce n’est pas une OST que j’écouterais en boucle - même si en l’écoutant plus souvent je pourrais apprendre à l’apprécier à sa juste valeur.
Joe Hisaishi est un compositeur que j’affectionne tout particulièrement, non seulement pour son œuvre sur les films d’animation du Studio Ghibli, mais aussi pour les nombreux films auxquels il a participé. Sa patte est reconnaissable entre mille et il réussit à créer un univers propre à chacune de ses créations. Ni no Kuni n’est pas une exception. Dès les premières minutes du CD, nous voilà transporté dans un monde onirique de la plus grande des beautés. L’ensemble des instruments à vent rend à merveille, si bien que si l’on ferme les yeux et qu’on se laisse toucher par l’ensemble de l’orchestre, c’est un vrai paysage de rêverie que l’on voit défiler. Après tout, Ni no Kuni s’y apparente au premier abord. C’est au fur et à mesure de l’écoute que l’on se rend compte que ce beau paysage n’est qu’une façade qui s’estompe au fil de certains thèmes bien plus sombres comme Imperial March, Tension ou encore Unrest, qui crée vraiment une atmosphère très dérangeante. S’il fallait retenir des thèmes en dehors de l’inévitable thème principal ou encore du sublime Kokoro no Kakera, je citerai Drippy, qui me rappelle énormément certaines compositions de Koichi Sugiyama dans Dragon Quest VIII (voir notre article précédent), nous entraînant dans une sorte de valse des plus plaisantes. A Battle with Creatures et Blithe sont aussi des thèmes qui dénotent quelque peu et valent l’écoute. Dans l’ensemble, c’est toute la bande-son qu’il faut laisser se dérouler en fond. Le tout est véritablement équilibré et on ne relève finalement que très peu de fausses notes.
Ni No Kuni fait partie de mes RPG « best of » de la PS3, une pure pépite, aussi bien pour son histoire et ses héros qui sont transportés par de sublimes musiques. Autant dire qu'étant fan des Studio Ghibli, j'ai tout de suite reconnu la patte artistique de Joe Hisaishi dans ces OST. Les musiques, jouées par un orchestre symphonique, subliment les ambiances et leur donnent une profondeur sans pareille. Le thème principal (Ni no Kuni : Dominion of the Dark Djinn - Main Theme) en est le parfait exemple, on sait rien qu'à l'écoute qu'on va s'embarquer dans un voyage épique, tout en explorant tranquillement, avec la majestueuse musique de la carte du monde, World Map. La version chantée de Kokoro no Kakera est tout bonnement magique. D'autres pistes marquent les esprits comme The Accident, qui retranscrit bien la terrible épreuve, ou encore le thème de Lumi (Drippy), à la fois intrigante et entraînante. Toutes les autres pistes sont tout aussi bien, il est dommage que les thèmes ne soient pas autant mis en avant dans le jeu, où on retrouve une certaine répétitivité, notamment durant les combats. Quant aux musiques des villes, elles sont certes peu nombreuses, mais s'inspirent bien des lieux, notamment Al Mamoon -Court of the Cowlipha-, que l'on pourrait facilement imaginer dans « Aladdin ». Je conclurai que les musiques sont vraiment travaillées et s'intègrent parfaitement à l'univers du jeu, comme avec la magistrale, Miracle -Reunion-, qui nous transporte totalement.
N'oubliez pas que vous pouvez vous procurer l'OST officielle de Ni no Kuni dans le commerce, par exemple ici. Rédigé par Delldongo, Natahem, Tennee, Wolfangele (un grand merci à Jennifer) et Xeno le 5 octobre 2016
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